Quand la Renaissance se met à jouer avec des fruits et des légumes, c’est qu’Arcimboldo n’est jamais loin.
Né à Milan vers 1526, Giuseppe Arcimboldo fait ses armes en tant que peintre de vitraux et de fresques religieuses. Mais c’est en rejoignant la cour des Habsbourg en 1562, d’abord à Vienne sous Maximilien II, puis à Prague avec Rudolf II, qu’il libère pleinement sa fantaisie. Peintre officiel, organisateur de spectacles, costumier de carnavals… il porte plusieurs casquettes, souvent décorées de fruits.
Son style unique ? Le portrait composite : une silhouette humaine réalisée exclusivement à partir d’objets naturels ou manufacturés, soigneusement agencés. Fruits, fleurs, racines, poissons, oiseaux, ustensiles… tout est bon pour esquisser un nez ou une pommette.
Les séries majeures
Les Quatre Saisons (1563–1573)
Chaque saison est représentée par un profil composé des éléments typiques de la période :
• Printemps : fleurs en bourgeons
• Été : fruits mûrs et grains dorés
• Automne : raisins, courges et racines
• Hiver : écorces et branchages noueux
Une ode poétique à la nature cyclique, illustrée dans un langage visuel aussi riche que symbolique.
Les Quatre Éléments (1566)
Allégories de l’air, de la terre, de l’eau et du feu :
• Air : oiseaux
• Terre : mammifères et reptiles
• Eau : poissons et crustacés
• Feu : armes et flammes
Chaque élément révèle un monde à la fois scientifique et mythologique, où les objets se fondent dans des visages étranges mais évocateurs.
Vertumnus (1590–1591)
Un sommet de son art : le portrait de l’empereur Rudolf II, métamorphosé en dieu romain de la végétation, tout entier constitué de produits de la terre. Une flatterie royale aussi exubérante que cultivée.
Un style à part
Arcimboldo joue sur la paréidolie : ce phénomène qui nous pousse à voir des visages là où il n’y en a pas. Il compose avec précision, guidé par une obsession du détail, une symphonie visuelle où le naturalisme scientifique côtoie le fantastique.
Son travail, oublié pendant plusieurs siècles, renaît au XXᵒ siècle grâce aux surréalistes comme Salvador Dalí ou Max Ernst, qui voient en lui un ancêtre du rêve visuel. Des artistes plus récentes comme Anna Tokarska sont également inspirés par ses créations.
Sources pour aller plus loin
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Giuseppe_Arcimboldo
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Quatre_Saisons_(Arcimboldo)
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Quatre_Éléments_(Arcimboldo)
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Vertumne_(Arcimboldo)
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