Bienvenue dans un monde parallèle. Pas celui des séries télé, non, un vrai — fait de formes mouvantes, de figures énigmatiques et d’une poésie visuelle à couper le souffle. Ce monde, c’est celui de Boris Indrikov, artiste russe à l’imaginaire débordant, dont les toiles évoquent aussi bien l’architecture sacrée que les rêves de créatures stellaires.
Un surréalisme minutieux, entre rêve et rituel
Né en 1967 à Léningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), Boris Indrikov n’est pas qu’un simple peintre. Il est aussi illustrateur, sculpteur et designer. Et il ne peint pas vraiment le monde tel qu’il est, mais tel qu’il pourrait être si les songes prenaient forme dans la matière.
Ses œuvres sont reconnaissables entre mille : des personnages stylisés, souvent androgynes, surgissent d’un dédale de motifs complexes, presque hypnotiques. Arabesques, spirales, textures végétales ou métalliques semblent flotter autour d’eux, comme si chaque toile était un rituel visuel en action.
On pourrait parler de surréalisme, mais ce serait réducteur. Indrikov emprunte aussi bien à l’art byzantin qu’au symbolisme, en passant par le fantastique et l’art visionnaire.
Des mondes parallèles… très fréquentés
Chaque toile est une porte ouverte vers un univers alternatif. Des êtres hybrides, mi-anges mi-machines, contemplent le vide ou marchent lentement dans des décors intemporels. On pense parfois à des fresques anciennes. D’autres fois, à des visions futuristes ou post-apocalyptiques.
Le paradoxe est là : ses compositions, très structurées, offrent pourtant un espace de liberté total au regard. On se perd volontiers dans les détails, les textures, les jeux de symétrie ou d’illusion. L’artiste lui-même parle de ses œuvres comme de “fenêtres vers d’autres dimensions”.
Un style à la croisée des mondes
• Techniquement, Indrikov privilégie une palette sobre – ocres, gris, terres, parfois des éclats dorés – pour accentuer la profondeur et l’ambiance mystérieuse.
• Il utilise souvent la peinture à l’huile, mais son style évoque parfois le travail de gravure ou d’enluminure.
• Ses personnages semblent sortis d’un conte ancien ou d’un mythe oublié (pas vraiment des créatures de la mythologie russe), habillés de motifs baroques, parés de bijoux abstraits, de casques, de masques.
Le tout crée une cohérence visuelle immédiate, presque hypnotique. On reconnaît un Indrikov au premier coup d’œil.
Une reconnaissance internationale
Artiste membre de la section russe de l’UNESCO (Fédération internationale des artistes), Boris Indrikov a exposé à Moscou, à l’international, et ses œuvres figurent dans de nombreuses collections privées en Russie, en Europe et aux États-Unis.
Son site personnel (indrikov.com) présente des séries comme Angel, Universum, Dream of the Unicorn, qui témoignent de l’étendue de son univers et de sa capacité à varier les motifs tout en conservant une ligne artistique forte.
Un artiste conceptuel avant tout
Chez Boris Indrikov, la technique n’est jamais gratuite. Chaque détail, chaque ornement semble raconter une histoire, ou du moins poser une question au spectateur. Et si cette figure ailée représentait notre inconscient ? Et si ce visage morcelé était une métaphore de l’identité éclatée moderne ?
Impossible de ne pas y voir une invitation à la réflexion… voire à la méditation. Certains collectionneurs parlent de ses toiles comme d’ »icônes laïques », tant elles dégagent une aura presque sacrée.
Démonstration, après les créatures mystérieuses de Valentina Asadova, avec quelques autres créations de l’artiste:
Toutes les images: crédits Boris Indrikov.
Sources pour aller plus loin
• Le site web de l’artiste
• Son compte Instagram
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